15.3.13

la partie à l'aveugle

Les parties à l'aveugle sont une variante du jeu d'échecs dans laquelle l'un ou les deux joueurs ne voient pas l'échiquier et s'annoncent les coups oralement. Cette forme de jeu, spectaculaire pour le non-initié, est principalement utilisée lors d'exhibitions.
 
Les échecs à l’aveugle sont apparus très tôt dans l’histoire de ce jeu : le premier à jouer de cette façon fut peut-être Sa'id bin Jubair (665-714) au Moyen-Orient. En Europe, le jeu à l’aveugle s'est répandu comme moyen de handicaper un maître d'échecs face à un adversaire plus faible, ou simplement de démontrer les capacités supérieures d’un joueur.
 
Harold James Ruthven Murray a cité une partie à l'aveugle au cours de laquelle deux cavaliers d'Asie centrale chevauchant côte à côte jouaient oralement aux échecs en énonçant chacun leurs mouvements sans voir l'échiquier. Le premier évènement connu en Europe s’est déroulé à Florence en 1266. Le grand joueur français François-André Danican Philidor a démontré ses capacités à jouer jusqu’à trois parties à l’aveugle simultanément en 1783 avec un grand succès, des journaux soulignant sa prouesse ; il avait appris tout seul à visualiser l'échiquier au lit quand il avait du mal à dormir.
 
Paul Morphy a tenu en 1858 une démonstration de jeu à l’aveugle contre huit des meilleurs joueurs de Paris avec un résultat étonnant de six victoires et deux nulles. Parmi les autres maîtres des échecs à l’aveugle, on peut citer Louis Paulsen, Joseph Henry Blackburne (il a joué jusqu’à seize parties simultanées à l’aveugle) et le premier champion du monde Wilhelm Steinitz qui, à Dundee en 1867, a joué six parties simultanées à l’aveugle (trois victoires, trois nulles). Ceci a été vu par ces maîtres comme une bonne source de revenus.